Hier soir, j’ai pu replongé un peu en Russie avec la sortie dans les cinémas français de « Léviathan », un film russe d’Andreï Zviaguintsev qui a remporté le prix du scénario au dernier festival de Cannes. Si vous avez la chance d’avoir près de chez vous des cinémas qui projettent des films en VO, allez-vite voir ce film et accrochez-vous! C’était assez difficile pour moi de voir ce « Léviathan » puisque comme vous allez vous en rendre compte, il ne présente que les mauvais côtés du pays mais voilà, c’est comme ça il ne faut pas se le cacher, c’est ça aussi la Russie. Beaucoup reste encore à faire! Ci-dessous vous retrouverez un article publié sur le site du journal Les Echos et surtout la bande d’annonce..
A noter, le film a été subventionné par le ministère russe de la culture!
Cinéma Dans « Léviathan », Andreï Zviaguintsev met en scène la Russie profonde et des personnages confrontés à la violence des systèmes politiques locaux. Cynique, déprimant et drôle.
Léviathan (d’Andreï ZviaguintsevAvec Alexeï Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov… 2 h 21.)
En mai dernier, au Festival de Cannes, Andreï Zviaguintsev, un des rares cinéastes russes à avoir émergé ces dernières années (« Le Retour », « Elena »), a reçu un prix du scénario des mains de la présidente du jury, Jane Campion. Une forme de consécration pour le metteur en scène, même s’il pouvait légitimement espérer mieux tant son nouveau film confirme la vigueur de son inspiration et la maîtrise impressionnante de sa mise en scène. Il existe d’ailleurs un prix de la mise en scène, mais il est allé à « Foxcatcher », de Bennett Miller, qui, lui, était surtout remarquable pour son scénario. Allez comprendre !
Dans « Léviathan » (double référence à la Bible et aux réflexions sur l’Etat de Thomas Hobbes), le cinéaste plante sa caméra dans une petite ville du grand nord de la Russie. En ces lieux désertiques et sublimes, bordés par la tumultueuse mer de Barents, le dénommé Kolia vit dans une vaste maison avec son fils et Lilya, sa seconde épouse.
Menacé d’expulsion par le maire de la ville (un potentat mafieux alcoolique et sans états d’âme), cet homme sans qualités apparentes fait appel à un vieil ami, avocat de profession, pour éviter l’expropriation. Le duo affronte toutes les institutions locales – politiques, judiciaires, policières – et il n’est pas dit, pas dit du tout même, que le bon droit sortira gagnant de l’affaire.
Entre comédie furieuse et drame existentiel
Russie, terre de déréliction… avec ses personnages hagards, rongés par le mal-être, la dépression, le machisme vociférant et l’alcool (tous sifflent de grands verres de vodka dès potron-minet). Andreï Zviaguintsev, entre comédie furieuse et drame existentiel (une douloureuse histoire d’adultère balise le film), dépeint une communauté à bout de souffle, qui ne croit plus en rien, sinon au culte de la violence primitive.
Somptueux Grand Nord
Pourquoi Kolia fait-il preuve d’une telle obstination ? Quel rôle joue son prétendu ami avocat ? Quels ténébreux secrets dissimule son épouse ? A quelles règles archaïques obéissent ces personnages qui, à leurs heures d’ivresse perdues (nombreuses, les heures !), s’adonnent à des parties de chasse qui se transforment parfois en séances sauvages de ball-trap ? En guise de cibles : les portraits des présidents successifs et récents de l’ex-URSS et de la « sainte » Russie. L’une des plus belles scènes de biture de l’histoire du cinéma.
Avec une mise en scène inspirée qui tire le meilleur parti des somptueux décors naturels et un regard incisif sur la crise morale endurée par ses protagonistes, Andreï Zviaguintsev signe une oeuvre plurielle. A la fois un brûlot politique (le film taille un costard « king size » au régime russe actuel et à sa corruption généralisée) et une réflexion anxieuse sur le mal et le rapport problématique à l’Etat.
Même si l’épilogue mystique, ambigu à souhait, laisse un tantinet perplexe, « Léviathan », durant deux heures vingt, entraîne dans son récit foisonnant et son intense beauté formelle. Un grand film qui confirme la place éminente de son auteur parmi les cinéastes majeurs de l’époque. Vite, la suite… Pour une palme ?
Olivier De Bruyn
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/culture/0203793153959-la-russie-a-la-gueule-de-bois-1045985.php?LldUAS1lUsy2pVpk.99
Coucou Juju , très bien ce résumé nous éclair sur le contenu du film, des qu’il est diffusé en HT Saône on va le voir Bises j.luc
Coucou JJ ca m’étonnerait que ça passe chez nous malheureusement! J’ai envoyé un message au majestic pour savoir je vous redis!