« Ce fut le plus important et le plus long siège jamais subi par une ville moderne.
Les souffrances et l’héroïsme de Leningrad touchent au plus haut degré du tragique, et impliquent un courage que l’on a peine à se représenter. »
Harrison E. Salisbury, New York Times, 10 mai 1962
Lundi 27 janvier, la ville de Saint-Pétersbourg ou Léningrad durant l’ère soviétique a célébré les 70 ans de la libération de la ville. Depuis quelques jours déjà, les commémorations se multipliaient. Cet évènement historique revêt une grande importance pour les habitants de la ville qui ont vraiment a coeur de faire vivre la mémoire de leurs ancêtres, tombés durant le siège. Dès le début du mois, les premières manifestations débutent. L’équipe locale de hockey revêt un maillot de Léningrad pour tous les matchs du mois, des musées temporaires ouvrent, des affiches et rubans verts bourgeonnent dans la ville.
Le samedi 25, un musée en plein-air, installé au centre-ville, présentait une reconstitution d’une rue de Léningrad durant le siège. Malgré le froid glacial, les habitants s’y sont rendus en nombre. On a donc pu découvrir la manière dont l’on protégeait les fenêtres et les statues, les anciennes affiches ainsi que de vieux bus et tramway de l’époque.
Lundi, journée anniversaire, nous commençons par nous rendre au nord de la ville pour la parade militaire. Nous avons donc pu voir défiler les tanks. Quelques survivants qui ont vécu le siège étant enfants n’ont pas caché leur émotion et leur fierté portant des drapeaux à la gloire de l’URSS. Le président Poutine était lui aussi présent et pour cause, originaire de Léningrad, sa famille a beaucoup souffert de la guerre comme vous pourrez le voir dans une petite vidéo, plus bas, qui récapitule les évènements de la journée.
A 19h, les pétersbourgeois avaient rendez-vous sur la place du palais pour une minute de silence et l’intervention de survivants avec des images projetées sur l’arc de triomphe. Si le 27 janvier n’était pas un jour férié, un monde incroyable s’est rassemblé sur la place pour célébrer ces 70 ans de la libération de la ville. Alors que 900 personnes étaient attendues pour porter 900 bougies comme le nombre de jours (environ) durant lequel aura duré le siège, nous nous réfugions à l’intérieur pour nous réchauffer un petit peu avant les feux d’artifice. Apparemment, nous n’avons pas raté grand chose puisque cela n’avait pas l’air d’être très organisé. Nous avons simplement croisé quelques personnes avec des petites bougies électriques..!
A 21h donc, nous voilà de nouveau sur les bords de la Neva . Une foule impressionnante se presse pour admirer les feux d’artifice. Pour Noël, jour férié, beaucoup de personnes étaient déjà venues, mais cette fois, impossible de s’approcher au plus près. Par -20 nous n’avions pas prévu d’arriver en avance pour réserver notre place !! Malgré tout, nous nous trouvons un petit espace sur le pont et pouvons profiter de ces 10 minutes de spectacle.
> vidéo récapitulative de la journée dans laquelle vous pourrez voir monsieur Poutine
Mais, que s’est-il donc passé à Leningrad durant la Seconde Guerre Mondiale? En France, notre vision de la guerre s’arrête souvent à notre pays et à l’Allemagne. Peu savent combien la Russie a souffert de cette guerre. L’URSS a été le pays le plus touché. Quand la France a connu 600 000 victimes, l’URSS, elle, a perdu 10% de sa population soient 21 100 000 morts. Rien que pour Léningrad, le siège a fait 1 million de victimes.
Pour vous expliquez les évènements qui se sont produits dans la ville entre septembre 1941 et janvier 1944, voilà un excellent site : http://www.circe.paris-sorbonne.fr/villes/2009_2010/leningrad/desmemoires.html, mais déjà, pour quelques informations voici un petit article de La Russie d’aujourd’hui, écrit par Aleksandre Korolkov:
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Le siège de Léningrad : 872 jours de combats
En ce soir de janvier, tous ceux qui le pouvaient sont sortis dans la rue pour voir les feux d’artifice qui marquaient la libération. Mais tout le monde n’a pas retrouvé ses voisins, ses amis et ses proches. Il ne restait qu’un sixième des trois millions d’habitants qui peuplaient cette grande ville soviétique avant le siège : 1,5 millions ont été évacués, plus de 650 000 sont morts, principalement de faim.
Pourquoi Léningrad était-elle si importants pour Hitler ? La ville ne faisait pas que représenter une menace pour le flanc gauche de l’armée nazie, elle était aussi importante du point de vue logistique. Si les Allemands avaient réussi à prendre possession de Léningrad, ils auraient eu à leur disposition un port maritime et une gare ferroviaire importante, ce qui aurait été capital pour le ravitaillement.
La ville s’est bien défendue. Le travail de 500 000 de ses habitants l’a transformée en une forteresse. Les assiégeants ont été des cibles pour les tirs canons embarqués de la flotte de la Baltique et des canons lourds du fort Krasnaïa gorka. La densité de l’artillerie anti-aérienne lors de la défense de Léningrad a été 10 fois plus importante que lors de la défense de Londres.
N’ayant pas la possibilité de prendre la ville, les soldats du groupe des armées « Nord » ont complètement bloqué Léningrad qui était déjà assiégée au nord par les Finnois.
Depuis l’automne 1941, l’armée soviétique a essayé à plusieurs reprises de débloquer la ville, sans succès.
Evacuation
L’évacuation des habitants de Léningrad, aussi bien que des habitants de beaucoup d’autres grandes villes de l’ouest de l’URSS, a été organisée peu de temps après le début de la guerre. Le 29 juin, les trains avec les premiers réfugiés sont partis en direction de l’Est. A l’époque, la guerre était encore loin et beaucoup d’habitants ont catégoriquement refusé de quitter leurs maisons.
Quand le 27 août les forces de la Wehrmacht ont pris possession du chemin de fer qui partait de Léningrad, nombreux étaient ceux qui n’ont pas eu le temps de quitter la ville. La crise de ravitaillement a commencé, il était impossible de nourrir tous ceux qui sont restés.
La situation a commencé à changer seulement après que le lac Ladoga ait gelé. Au total, avant octobre 1942, plus d’un million de personnes ont été évacuées de Léningrad via « La route de la vie » tracée sur ce lac.
Famine
N’importe quelle grande ville, aussi bien aujourd’hui qu’autrefois, ne possède de denrées pour plus de deux semaines. Cela a été également le cas pour Léningrad. L’incendie des entrepôts provoqué par le bombardement aérien allemand a rapproché l’inévitable. En octobre, de sérieux problèmes d’approvisionnement ont commencé, et en novembre, la famine s’est installée dans la ville.
Il était impossible d’assurer le ravitaillement par voie aérienne. La période entre la fin de navigation sur le lac Ladoga et son gel a été la plus difficile de tout le siège : les navires ne naviguaient plus et les camions ne pouvaient pas encore passer.
Le système des tickets pour la distribution des produits alimentaires ne faisait qu’organiser la famine mais ne pouvait pas la combattre. On a commencé à baisser les normes d’alimentation, le 20 novembre 1941 a été l’apogée, quand les soldats du front n’avaient droit qu’à 500 grammes de pain par jour, les ouvriers à 250 grammes, les employés et le personnes se trouvant à la charge de quelqu’un à 125 grammes.
Des milliers de personnes mouraient chaque jour de faim et de froid pendant le premier hiver du siège.
Les morts de faim en masse ont continué jusqu’à l’été 1942. Mais même plus tard, les normes d’alimentation restaient trop réduites. Même les soldats qui avaient droit aux rations les plus importantes étaient souvent sous-alimentés.
La vie dans la ville assiégée
Malgré la faim et les bombardements incessants, la ville continuait à vivre sa vie.
La ligne de front passait à 16 km du Palais d’hiver, au coeur de la ville. Les chars des ateliers de l’usine Kirov, constamment bombardée, ont été acheminés directement au front, et un tramway reliait le centre-ville à la ligne de front.
Malgré tout, l’ordre régnait dans la ville. Quand, en novembre 1941, les morts de faim sont devenus nombreux, des équipes spéciales ont été organisées pour ramasser chaque jour des dizaines et des centaines de cadavres dans les rues. En mars 1942, tous les habitants aptes au travail sont sortis pour nettoyer la ville des ordures. En avril, le rétablissement des équipements collectifs a commencé.
Malgré les bombardements et le siège, la vie culturelle continuait à Léningrad. Même pendant le premier hiver, plusieurs théâtres et bibliothèques sont restés ouverts. En été 1942, certains théâtres et établissements d’enseignement ont rouvert leurs portes. Le 9 août 1942, a eu lieu le premier concert de la philharmonie, où a été jouée la fameuse Symphonie héroïque Léningrad de Dmitri Chostakovitch, devenue l’hymne du siège.
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Pour finir, comme d’habitude mon petit film avec une chanson que j’aime beaucoup et dont je vous mets ici les paroles. Il s’agit de la deuxième que j’ai mis avec les feux d’artifice. Pour l’anecdote, j’ai découvert cette chanson il y a quelques années grâce à des patineurs.. allemands! Aller, petit bonus, je vous mets aussi une vidéo de ce très beau programme pour ceux qui aiment le patinage 😉
There she stood in an empty room, heard a voice from another time
And the memories came rolling back of Leningrad in the war
For the girl in the photograph, much had changed in the years that passed
But her longing for the boy she loved was still the same since the war
It was a moonless night upon the road of life, when he’d held her to say goodbye,
Many more would survive, for he stayed behind to help them live again,
When they met at the garden gate, tears would fall from a deep embrace,
For she never knew what happened to the boy she loved in the war,
Back in those happy days, before the soldiers came,
To break down the ones who remained,
And they only survived, who could learn to die, and live to fight again,
There they stood in an empty room, heard a voice from another time,
And their memories came rolling back of Leningrad in the war.
coucou julia.Nos anciens ont beaucoup soufferts pendant la guerre,certains de ma famille ne sont pas revenus,mais j’ignorais que les russes avaient eu autant de pertes,c’est toujours atroce ces guerres.Ça fait du bien de regarder ce beau spectacle de patinage,avec une belle musique.C’est plus gai.Bisous,et bonne semaine.Elvire
Coucou ma ptite Ju. Je suis comme Elvire je ne savais pas qu’en Russie cela avait été aussi terrible, !!!En tout cas leur devoir de mémoire est bien présent !!! Contrairement à nous. Un petit peu de patinage fait du bien. Ce sont peut être des allemands d origine russe ( comme beaucoup !!). Gros bisous. Protége toi bien du froid
hello besoin de conseil je dois aller ST PETERSBOURG en janvier 2015 qui aurait de bonnes adresse un bon plan merci notament hébergement…merci